Depuis l’apparition de la toute première Boxster, en 1996, et de la Cayman, en 2005, la presse automobile a été unanime : cette configuration motrice, qui fait en sorte que le moteur est installé au centre arrière du véhicule plutôt que derrière l’essieu, aurait dû dès le départ être appliquée à la Porsche 911.
L’entêtement des Allemands a fait en sorte que, malgré la naissance des Boxster/Cayman (aujourd’hui appelées 718), Porsche a conservé la configuration de la 911 et l’a améliorée au fil des années. Une rumeur non fondée raconte même que Porsche a longtemps privé les 718 de moteurs plus puissants pour éviter qu’elles ne surpassent la 911 en matière de dynamisme.
Quoi qu’on pense de cette rumeur, il semble que Porsche ait enfin décidé de les laisser voler de leurs propres ailes. Depuis quelques années, nous assistons à des versions plus performantes des 718, parfois même équipées de moteurs qui proviennent de la 911. C’est d’ailleurs le cas de la version GTS qui hérite du bloc-moteur de 4 litres des modèles GT du constructeur. Étant donné que je n’avais, jusqu’à présent, jamais conduit ce modèle, j’ai cru bon de le mettre à l’essai afin de savoir si sa configuration motrice est réellement supérieure à celle d’une 911.
Le juste milieu
Tout comme ç’a été le cas des Porsche Macan et 911 que j’ai eu le privilège de mettre à l’essai, la version GTS de la Cayman représente, à mon avis, le juste milieu de ce qu’on obtient pour le prix payé.
Mon exemplaire, peint en vert python et équipée des jantes de 20 pouces Carrera Sport enveloppées de pneus Michelin Pilot 4 S, avait réellement l’allure d’une édition spéciale. Seuls les subtils écussons GTS noirs sur sa partie arrière et ses flancs permettaient de la distinguer d’une 718 Cayman ordinaire. Un pare-chocs avant plus sportif qui intègre encore plus d’entrées d’air, un diffuseur arrière et deux pots d’échappement permettent de confirmer qu’il s’agit bel et bien d’une version plus performante. La GTS a également une garde au sol un peu plus basse de 20 millimètres.
Partout où j’allais, ma sportive attirait les regards. Il faut dire que sa couleur, d’une valeur de 2 950 $, ne passait pas inaperçue. À ce sujet, le prix des options chez Porsche continue d’être ridiculement élevé. Si une Porsche 718 Cayman GTS affiche un prix de base de 100 550 $, y compris tous les frais, mon exemplaire coûtait enfin 123 750 $ si l’on comptait les options.
Une sportive optimisée en matière de rangement
Les sièges en fibre de carbone de mon exemplaire, que Porsche appelle « Full Bucket Seats », rendent l’accès à bord difficile en raison des rebords qui ressortent de chaque côté. On doit donc effectuer une certaine manœuvre de contorsion pour monter dans la voiture. Une fois en place, toutefois, ces sièges présentent un maintien incroyable, parfait pour aller performer sur un circuit de course. Ils sont toutefois durs. À moins de vraiment avoir l’intention de performer en circuit fermé avec votre Cayman GTS, je vous suggère d’éviter cette option, vous économiserez 6 740 $.
Fidèle aux produits du constructeur, l’habitacle d’une Cayman ne fait rien pour impressionner. Tout est cependant d’une simplicité ainsi que d’une efficacité remarquable et affichant une excellente qualité de construction et de finition. Rien ne craque ; partout où l’on touche, on sent que ç’a été bien fixé en place et conçu pour durer. Il en est de même de l’ergonomie générale de cet habitacle.
Porsche met tout à votre disposition pour que vous accédiez facilement aux commandes. Des boutons physiques permettent de reproduire les fonctions tactiles du système multimédia, ce qui facilite son utilisation. Bon, il ne s’agit pas d’un système bien compliqué, mais c’est ce que j’aime de cette voiture. Tout est d’une simplicité remarquable, rien de superflu. C’est une qualité rare de nos jours.
Il faut souligner à quel point une Cayman est bien optimisée en matière de polyvalence. Malgré sa configuration biplace et son moteur installé derrière l’habitacle, cette sportive compte deux coffres — le premier à l’avant, le second à l’arrière – deux petit* compartiments de rangement étonnamment spacieux à chaque extrémité du compartiment moteur, et une paire de vide-poches dans les portières, dont un qui peut se fermer pour mieux retenir nos accessoires.
Je reproche toutefois à mon exemplaire d’être dépourvu de commodités qu’on trouve désormais de série dans certains véhicules plus abordables, comme une clé de proximité (une option de 910 $) ou, encore, la connectivité Android Auto sans fil.
Des caractéristiques techniques qui proviennent des circuits de course
Contrairement aux autres 718 qui sont mues par un moteur à 4 cylindres turbocompressé, la GTS hérite du même moteur que les Cayman GT4 et GT4 RS. Il s’agit, en effet, d’un bloc-moteur du type Boxer de 4 litres qui anime également les 911 GT3 et GT3 RS. Il a toutefois été légèrement modifié pour générer un peu moins de puissance et de couple. C’est surtout son régime moteur maximal qui change. Si celui d’une GT4 permet de monter jusqu’à 8 000 tours/minute, une GTS cesse de respirer à 7 800 tours/minute.
Ce qui en résulte est une puissance de 394 chevaux, 20 de moins qu’une GT4. Le couple est toutefois un peu plus élevé, soit à 317 livres-pieds au lieu de 309. Offerte seulement en propulsion, la GTS peut être équipée d’une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, ou, comme mon exemplaire, d’une boîte automatique à double embrayage à 7 rapports (PDK).
Une GTS ne s’arrête pas qu’à un moteur plus puissant. En effet, la voiture reçoit, de série, les amortisseurs réglables Porsche Active Suspension Management (PASM), l’ensemble Sport Chrono ainsi qu’un différentiel équipé d’un vecteur de couple. L’habitacle est également un peu moins bien insonorisé pour diminuer le poids, mais aussi d’assurer au conducteur une expérience de conduite plus enivrante.
La meilleure sportive sur le marché
Je vous gâche le punch immédiatement, la Porsche 718 Cayman GTS est la meilleure sportive sur le marché, point final. Équipée ainsi, elle intègre les éléments des GT qui font instantanément dresser tous les poils de notre corps et demeure facile à endurer au quotidien. Voilà la magie d’une GTS, cet équilibre entre la sportivité et le gros bon sens.
Si, en conduite décontractée, elle est réglée sur son mode le plus confortable, cette 718 est tout aussi conviviale qu’une Volkswagen Golf. Elle encaisse les imperfections de nos routes avec encore plus de finesse qu’une berline de grand luxe et elle se transforme en un petit monstre enragé dès qu’on active son mode Sport+. Dans ce mode, la PDK réagit comme si elle communiquait avec votre cerveau par télépathie, tandis que le volant, ultra précis, s’alourdit pour qu’on ait une meilleure maîtrise du bolide.
Le moteur, lui, adore monter dans les tours. D’une sonorité qui rappelle presque un tracteur au ralenti, ce 6-cylindres à plat (flat six) semet à hurler au fur et à mesure qu’il monte en régime et termine sa course dans une symphonie que seuls les moteurs atmosphériques savent jouer. Le fait qu’il soit derrière nous accentue davantage l’expérience. Et que dire de ses temps de réaction quand on enfonce l’accélérateur? C’est instantané, comme si le moteur était directement connecté à notre pied droit.
Mais c’est surtout l’équilibre de son châssis et la performance de ses freins qui font d’une Cayman GTS une sportive unique. Grâce à son moteur bien installé au fond et au centre de la voiture, elle attaque un virage avec un degré de stabilité remarquable. Rien ne la fait flancher, outre un peu de sous-virage si l’on attaque trop rapidement. Il suffit de relâcher la pédale d’accélérateur afin de laisser la masse centrale du véhicule nous ramener sur le droit chemin. Tout est d’une facilité remarquable, ce qui augmente notre degré de confiance derrière le volant. Celle-là, je l’aurais conduite à l’infini tellement je l’ai aimée!
Pour ceux que ça intéresse, je n’ai jamais vraiment vérifié ma consommation de carburant. J’ai plutôt concentré mon essai sur l’expérience de conduite. L’ordinateur de bord, à la suite d’un parcours d’un peu plus de 500 kilomètres, affichait une consommation moyenne de 12,3 litres/100 kilomètres.
Le glorieux au revoir
Il faut se rendre à l’évidence, comme les autres modèles sur le marché, la Porsche 718 sera tôt ou tard remplacée par une version électrique. Le constructeur l’a d’ailleurs déjà confirmé.
Voyez donc cette Porsche Cayman GTS comme un glorieux adieu au moteur thermique. Sautez dessus avant qu’il ne soit trop tard, car, à ce prix, il est difficile de faire mieux en matière de performance. Personnellement, je l’ai préférée à une 911 GTS tellement elle est réussie. Étant donné que toute la gamme de la 718 a fait ses preuves en matière de fiabilité, RPM peut recommander l’achat d’une GTS.
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